Yves Bibrowski
« Ce qu’on ne peut obtenir d’un coup d’aile, il faut l’atteindre en boitant. Mais boiter n’est pas pêché » (Exergue à un livre de Lucien Israël , né avec un pied bot.)
« Tout mon effort a été nécessaire pour revaloriser aux yeux des praticiens cet instrument, la parole, pour lui redonner sa dignité et faire qu’elle ne soit pas toujours ces mots d’avance dévalorisés… ». Lacan: Séminaire 11 . « C’est dans le don de la parole que réside toute la réalité des effets de la psychanalyse ; c’est par la voie de ce don que toute réalité est venue à l’homme. »
Nous proposons un séminaire de base théorico-clinique, autour du texte de Jacques Lacan « Fonction et champ de la parole en psychanalyse » (1953) repris dans les « Écrits ». Le but n’est pas de comprendre mot à mot ce texte emblématique de la démarche de Lacan, mais de le contextualiser pour en saisir le sens et la portée toujours actuelle pour la clinique. Nous lirons d’autres textes qui ont nourri sa réflexion : « L’efficacité symbolique » de Claude Levi Strauss « Acheminement vers la parole » de Martin Heidegger… , ainsi que des témoignages de psychanalystes ayant rejoint Lacan : Granof, Vergotte”… ..Winter ultérieurement : « Comment Lacan est devenu psychanalyste » Nous suivrons aussi des extraits du Séminaire, I « Les écrits techniques de Freud », tenu la même année : 1953- 54 : du chapitre IX : « Sur le narcissisme », à la fin du chapitre XXII. Pg 125 à 181 et d’autres textes que nous trouverons en cheminant. La démarche de Lacan se comprend dans le contexte institutionnel,, intellectuel et clinique de l’époque dont rend bien compte le livre d’’Élisabeth Roudinesco : « Jacques Lacan. Esquisses d’une vie, histoire d’un système de pensée » (éditions Fayard). Ce livre passionnant, donne des clefs pour l’œuvre de Lacan, sa démarche, sa personnalité et, son style. La période suivie est reprise dans la 6ème partie : « Éléments d’un système de pensée ».
Les premiers textes de Lacan amèneront un renouveau de la pensée et de la pratique. Pourtant, progressivement, Lacan ira vers une parole plus totalisante, voire totalitaire, amenant nombres de pairs du départ et de disciples ultérieurs à s’en distancier. D’autres le suivront, certains adoptant une novlangue, une “langue de bois”. Nous interrogerons sans polémique, cette transition. François Roustang en rend compte dans : ‘Un destin si funeste” 1977 chapitre 4: “Sur la transmissibilité de la théorie analytique” et en 1981 dans : ” Elle ne le lâche plus”.
Lacan, expliquait Jacques Schotte, avait un informateur pour chaque branche du savoir. Sa capacité à synthétiser le savoir reçu enrichissait son discours tout en le rendant progressivement difficile d’accès au non initié qui s’engageait dans une quête infinie de tentative de compréhension de ces savoirs nécessaires à suivre Lacan et qui souvent éloignent du primat du clinique. Nombreux ont progressivement décroché de la fréquentation des séminaires et des textes de Lacan. Pour paraphraser Monique Schneider : “une vie n’y suffirait pas et même, on y perdrait son âme, faute de lui laisser le temps de prendre à son tour la parole… j’en ai donc lu jusqu’à ce qu’ils se mettent à me parler et me donnent envie d’en parler”.
Schotte racontait que, premier non parisien et non français à adhérer au bureau de l’école, il fut d’emblée intronisé “représentant à l’international”. Lacan, racontait-il, convoquait le bureau à son gré .”Très vite nous comprîmes qu’avec Lacan, seul présent, le bureau était “au complet ; alors nous n’avons plus suivi”
Rythme : 1 fois par mois.
Début: mardi 22 septembre à 20h30 (le jour peut être discuté).
Lieu: chez Yves Bibrowski – Rue des Échevins, 54 à 1050 Ixelles. (Flagey/Étangs) Contact : GSM : 0486472930 – mail : yvesbibrowski@yahoo.fr
Participants : maximum 6, places disponibles.
Recent Comments