Législation : Situation Mars 2016

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En 2014, à l’initiative de Madame Muylle était votée avec un large consensus des parlementaires, du monde scientifques et des professionnels une Loi relative à la psychothérapie.

Parmi différentes dispositions, cette loi prévoyait différentes garanties de qualité, précisait quatre cadres de référence psychothérapeutiques , une formation conséquente au delà des études de base, …

Aujourd’hui, la Ministre Maggie De Block veut abroger cette loi et la remplacer par une autre. On trouvera son communiqué ici et une première version de son projet ici.

Cette initiative pose de très nombreux problèmes. Afin de les relever, plus de 70 représentants d’Associations professionnelles ou de formation ont adressé à la Ministre le  Memorandum pour une psychothérapie rigoureuse et soucieuse des patients

Du côté néerlandophone il a été créé une association de fait nommée VAPGV qui regroupe 5 associations d’orientation psychanalytique et psychodynamique (la VVPT: association flamande de thérapie psychanalytique; la BSP: Belgische School voor Psychoanalyse; la BVP, Belgische Venreniging voor Psychoanalyse ; le GPP: le Gezelschap voor psychoanalyse en Psychotherapie et la BSJP: Belgische School voor Jungiaanse Psychoanalyse).

Côté francophone, s’est formé son équivalent,  la CAOP, Confédération d’associations d’orientation psychanalytique qui regroupe l’EBP, la Société Belge de Psychanalyse, l’APPPsy, la FFBPP.

VAPGV a rédigé une charte (voir ci-dessous) qui reprend des points également défendus par la CAOP .

En outre il existe simultanément une Coupole flamande , la VKPV, qui représente les 4 grandes orientations psychothérapeutiques:

  • VAPGV (à laquelle appartiennent nos collègues flamands)
  • l’association flamande de therapie du comportement
  • l’association flamande de psychothérapie expérientielle, orientée sur le client
  • l’association Belge pour la thérapie relationnelle et familiale systémique

Cette coupole a deux missions:

  • instaurer une association professionnelle de psychotérapeutes afin d’être un interlocuteur pour les diverses instances politiques: cela exige un consensus quant aux missions et à la vision de la psychothérapie et un projet de statuts.
  • rebondir sur l’actualité et les démarches du cabinet De Block.

Le consensus obtenu à la Coupole flamande retient une position moins affirmée que celle avancée dans le texte de la charte ci-dessus.


 

VAPGV

Association Flamande d’Associations d’Orientation Psychanalytique

  1. Sous ses diverses formes, la psychothérapie psychanalytique peut offrir une contribution importante chaque fois qu’une personne éprouve des difficultés psychiques ou qu’elle rencontre des problèmes (psycho)somatiques qui ont un contrecoup psychique. C’est pourquoi la psychothérapie, en tant que discipline autonome et en dialogue avec les autres disciplines concernées, doit tenir une place au sein de chaque ligne de soins en santé mentale.
  2. Le diagnostic est indissolublement lié à une psychothérapie psychanalytique non seulement pour proposer une indication en début de thérapie mais également pour l’affiner constamment tout au long du processus thérapeutique. Evidemment, nous ne visons ici que le diagnostic en vue d’une thérapie, mais pas les autres formes possibles de diagnostic (dans le cadre d’expertises par exemple). Cette perspective d’un diagnostic en vue de la thérapie implique qu’on explicite clairement que la proposition d’une indication, aussi bien que le diagnostic, font partie intégrante du travail d’un psychothérapeute.
  3. Le facteur central d’une psychothérapie psychanalytique est la relation entre le patient et le thérapeute, y compris son évolution et son élaboration tout au long du processus psychothérapique. Cela signifie que notre champ de travail ne peut se réduire au paradigme médical, qui annule cet espace relationnel et qui part uniquement du couplage entre un symptôme déterminé et le traitement y afférant. Cette importance de la relation thérapeutique doit donc être prise en compte lors de l’évaluation des formes de psychothérapie dont nous faisons état (et plus particulièrement pour l’organisation des soins en santé mentale).
  4. Il va de soi que la psychothérapie, en tant que pratique pour traiter des difficultés psychiques, se base sur une vision thérapeutique avec un contenu cohérent et solidement charpenté. Compte tenu de la nature de notre champ d’activité, il est donc crucial que le développement de cette conception se greffe directement sur la pratique réelle (”practice based” et pas simplement ”evidence based”). La complexité du champ de notre pratique nécessite en outre une approche pluri-méthodique en ce qui concerne la théorisation et la recherche.
  5. Notre formation s’appuie sur quatre critères : la formation théorique, la formation pratique et technique, la supervision, ainsi qu’une démarche thérapeutique personnelle, qui est un élément didactique indispensable. De plus, au-delà de la formation ”officielle”, chaque thérapeute a la responsabilité de poursuivre en permanence sa formation, en fonction des nécessités de son champ de travail. En d’autres termes, il est évident qu’une formation psychanalytique n’est jamais achevée une fois pour toutes.
  6. Sur base de la loi cadre existante, nous souhaitons souligner :
  • qu’il est indispensable d’assouplir l’accès à la profession par la possibilité de clauses d’exception pour des candidats (par exemple les anthropologues ou les philosophes) qui ont eu une autre formation préalable que celles actuellement prévues. Il serait alors possible de déterminer au cas par cas quelle formation complémentaire spécifique serait à préconiser.
  • qu’il serait souhaitable que le Conseil fédéral de la Psychothérapie puisse entamer au plus vite ses activités. Afin d’assurer un fonctionnement efficace et cohérent, qui rende en même temps justice aux différences qui existent entre les diverses orientations thérapeutiques, il nous semble indispensable que, pour des sujets spécifiques, le Conseil fédéral puisse travailler en chambres distinctes selon les courants thérapeutiques. Mais il faut évidemment que cela reste en équilibre avec les activités générales du Conseil fédéral.