2017-2018 / Approche théorique-clinique des pulsions

Didier Robin

Le projet de ce séminaire reste de se centrer sur une approche théorique, mais aussi clinique, du concept de pulsion. Pourquoi ? Parce que le concept de pulsion est central dans la pensée psychanalytique et est sans doute une de ses bases la plus originale et la plus spécifique.

Nous sommes évidemment repartis de Freud. Nous avons d’abord travaillé « La sexualité infantile » où un premier modèle des pulsions sexuelles est avancé. Il est d’abord fondé sur la conception que ces pulsions sexuelles se développent par étayage, sont d’abord autoérotiques et « sous la domination d’une zone érogène ». Nous avons vu à quelles contradictions un tel modèle pouvait conduire Freud. Mais dans ce texte, Freud développe aussi de manière très féconde les liens indissociables entre pulsionnalité, fantasmatisation et processus d’identification.

Puis, nous avons travaillé « Pulsions et destins des pulsions » qui est venu enrichir très largement notre « boîte à outils ». Nous y avons trouvé 1/ une caractérisation très précise des pulsions 2/ un déploiement des logiques qui les conduisent à connaître différents destins 3/ l’idée fondamentale que la pulsion évolue et se complexifie par étapes successives 4/ la conceptualisation de son mouvement selon trois temps (actif, passif et réfléchi) qui passent par la relation intersubjective avec l’Autre 5/ sans oublier une série de réflexions fondamentales sur l’amour et la haine. Tout cela nous a amené à dépasser la notion d’intersubjectivité pour évoquer celle de transsubjectivité.

Est alors venu le moment de nous attarder sur « Au-delà du principe de plaisir » où nous avons d’abord trouvé des avancées métapsychologiques fondamentales quant à la clinique des traumas. Et c’est cette clinique des traumas qui va amener Freud à revoir sa métapsychologie des pulsions. De même, Imre Hermann, dans la suite de son maître Sàndor Ferenczi, va développer une nouvelle théorie des pulsions qui s’avère être une théorie psychanalytique de l’attachement avant la lettre, aussi à partir de cette même clinique des traumas. C’est l’approfondissement de tout cela qui va constituer notre programme de l’année prochaine.

Comme nous le pratiquons depuis le début, nous essayons de croiser métapsychologie et clinique.

Nous présageons aussi des prolongements extrêmement utiles en envisageant de nous pencher sur les travaux de Christophe Dejours (notamment sa troisième topique et ses conséquences théorico-cliniques) et ceux de René Roussillon (notamment sa distinction entre symbolisation primaire et symbolisation secondaire qui éclaire profondément nos pratiques cliniques).

Ce programme, évidemment très conséquent, sera abordé selon un rythme ni trop rapide ni trop lent, à partir de commentaires de textes associés à des illustrations cliniques.

Participants : Nous sommes dans une dynamique de travail qui nous permet avec plaisir d’accueillir de nouveaux participants. Il reste deux places.

Quand et où : Ce séminaire se tiendra à Bruxelles le 4e lundi du mois (sauf exception liée notamment aux congés scolaires) de 20H15 à 22H15.

Contact : Didier Robin, 0479 29 48 84