Dimanche 17 septembre 2017: Enseignements et inspiration de la musique pour la psychanalyse. Benjamin Francart, L’art de la fugue BWV 1080 de J.S. Bach

Séance de rentrée de l’École Belge de Psychanalyse

Au Club Antonin Artaud 6 rue du Grand Hospice à 1000 Bruxelles (Sainte-Catherine)
ATTENTION, c’est la journée sans voiture. Le Club Antonin Artaud est à 10 minutes à pied de la gare centrale

  • 10h00 Accueil café
  • 11h00 Exposé de Benjamin Francart:
    L’art de la fugue BWV 1080  de Jean-Sébastien Bach, accompagné de morceaux au piano
  • 12h15 Echange avec la salle
  • 13h00 Buffet dînatoire
  • 14h30 Clôture

PAF : 25 euros, boissons et vins compris – Inscription ET paiement avant le 10 septembre à ebp.bsp@gmail.com   et au compte BE85 0682 2833 5906

Pour cette journée de rentrée, nous interrogerons l’art en tant qu’il peut enseigner la psychanalyse. Créativité, interprétation, silence… la musique a en commun avec la psychanalyse de multiples directions de significations, des termes qui n’appartiennent en propre ni à l’une ni à l’autre discipline.

Benjamin FRANCART est directeur thérapeutique du Club Antonin Artaud. Il a une formation de musicien et de psychologue. Pianiste passionné par l’histoire de la musique, il a étudié au Conservatoire Royal de Bruxelles et de Luxembourg, la direction de chœur et la direction d’orchestre.  Il a animé plusieurs années un groupe “écoute musicale” où il rendait tangible aux participants des questions humaines fondatrices. Il fera un exposé/ balade de 40 minutes, accompagnée d’extraits au piano. Nos questions et réactions y prendront leur inspiration pour éclairer notre pratique.

Un peu de musique, en avant propos:


Enseignements et inspiration de la musique pour la psychanalyse
L’Art de la Fugue BWV 1080 de Jean Sébastien BACH

« Sur cette fugue, où le nom de BACH est utilisé comme contre-sujet, l’auteur est mort ». C’est à Carl Philip Emmanuel BACH, un des fils du cantor de Leipzig, que l’on attribue l’indication portée sur l’autographe de l’Art de la Fugue, à l’endroit où celle-ci s’interrompt. L’Art de la fugue est donc une œuvre ultime et inachevée. Mais l’est-elle réellement sur un plan purement musical ? Ne pourrait-on pas penser que toute la musique de BACH tende vers LE silence, comme finalité alors que la matière sonore ne serait qu’un moyen pour y parvenir ? Il est d’ailleurs intéressant de souligner que vers la fin de sa vie, Bach se défait des modes de son temps. Il revient à ce qu’il considère ses fondamentaux, c’est-à-dire les langages anciens des maîtres du passé. Encore un paradoxe, pour un homme qui maîtrisa au plus haut degré la synthèse de l’ars nova et de l’ars antiqua. Allons plus loin encore. Bach se débarrasse aussi des contingences de la musique elle-même. Ce pourquoi L’art de la fugue peut être considéré comme une œuvre abstraite, quasi mathématique, dont certains estiment qu’elle n’a pas vocation à être jouée mais doit être lue. Ma position sera de vous éclairer sur cette œuvre à l’aide du piano et d’extraits musicaux enregistrés. Je partirai donc de la musique, de son essence même et n’évoquerai que de façon très lointaine la vie de Bach en tant qu’homme. Car ce serait aller à l’encontre de ce à quoi nous invite le Musicien, particulièrement dans cette œuvre.

Mes auditeurs pourront établir des liens avec la psychanalyse et associer librement à partir de ce que la musique évoque en creux. Bien évidemment, je m’attends à ce que la notion de sublimation surgisse lors de notre dialogue. L’important résidera in fine dans la qualité du silence qui succèdera à notre rencontre.

Benjamin Francart

A propos du Club Antonin Artaud

Situé au cœur de Bruxelles, dans le quartier du Béguinage, le Club Antonin Artaud est né en 1962 à l’initiative d’un groupe de patients désireux de trouver une alternative à la psychiatrie.  Porté à sa fondation par des artistes en difficulté psychologique, dont Jean Raine, proche du mouvement Cobra, les ateliers artistiques donnés par des professionnels sont toujours restés au centre du dispositif. Reconnu depuis lors comme Centre de Jour, il s’adresse à des adultes qui souffrent de difficultés psychologiques et tentent de retrouver un rythme de vie, des liens, une place active et plus autonome au sein de la société. Le Club Antonin Artaud ASBL a trois spécificités majeures :

  • D’emblée, des artistes ont été associés au projet du Club et cette dimension artistique n’a jamais été démentie. L’art, comme point de centrage sur soi et comme articulation entre soi et le monde, est au cœur de l’accompagnement proposé (cfr rubrique « textes et publications ») : (info@clubantoninartaud.be). C’est dans le respect de l’autonomie du champ artistique que la richesse du potentiel des ateliers en milieu de soins peut déployer ses effets. Jean Florence y a animé des séminaires de réflexion dont sera issu son livre Art et thérapie, liaisons dangereuses.
  • La seconde spécificité tient à la fréquentation modulée : Le Club Antonin Artaud propose un grand nombre d’ateliers, ce qui permet un programme de participation personnalisé.
  • Enfin, le Club Antonin Artaud propose une vie institutionnelle qui s’organise autour de l’ensemble des ateliers. La thérapie institutionnelle est une référence majeure à cet égard.

A travers ces différentes dimensions, le Club Antonin Artaud propose un accompagnement balisé qui, dans une richesse inter-relationnelle, permet de retrouver son propre ancrage et de solidifier l’intégration à son environnement et à la cité.