2018-2019: Lou Andreas-Salomé : Ne suis-je donc pas une femme ?

Ce séminaire propose d’aller à la rencontre de Lou Andreas-Salomé qui a vécu la passion de la rencontre – avec Gillot, Malwida von Meysenbug, Nietzsche, Paul Rée, Andreas, Rilke, Sigmund Freud, Ferenczi, Tausk, Anna Freud, Pfeiffer – mais aussi avec la Vie dont elle aime éprouver la fraîcheur en marchant de bon matin pieds nus dans l’herbe.

Elle sait se tenir sur la ligne de crête de l’écart entre intime proximité et maintien dans sa solitude singulière. Posée au centre d’elle-même, chaquerencontre vécue la ramène sans cesseau Tout.

Elle ne conçoit pas letravail analytique uniquement sur le plan de la pensée conceptuelle mais animée aussi de la vie la plus personnelle. Nous nous mettrons en présence de son subtil tressage entre vie intellectuelle et vie incarnée, en découvrant ensemble le film récent que lui a consacré Cordula Kablitz-Post.

Son écriture littéraire, épistolaire, psychanalytique est truffée d’images poétiques et va à la synthèse, là où celle de Freud décompose pour penser, pense en séparant. Elle n’est pas sans mettre en question la prépondérance de l’attitude rationnelle freudienne. Des extraits de son roman, La maison (1904), nous feront entendre sa simplicité de femme, douée d’un sens profond de l’humain. Son livre sur Nietzsche (1894) qualifié par Deleuze d’extrêmement beau, et celui sur Rilke (1927) témoignent de sa fine connaissance de la psyché l’humaine, bien avant sa rencontre de la psychanalyse.

Ses écrits analytiques dont Du type féminin, Anal et Sexuel et La double direction du narcissisme, sont issus de l’étude rigoureuse des textes que Freud (1911) lui envoie au fur et à mesure et de sa clinique. Elle y développe ses conceptions personnelles sur l’amour, la sexualité, le narcissisme et la création, conceptionstout à la foisfidèles et «hérétiques » qui n’entraînent cependant à aucun moment la rupture de leurs relations.

Son vécu de la rencontre inspire la pensée de la reliance qui déploie la poussée libidinale en tendresse, alors que la libido de l’amante est dominée par la satisfaction des pulsions (Julia Kristeva). Comment articuler sa théorisation de l’érotisme maternel qui rétablit le contact avec l’être charnel originel’ donnant accès à la souveraineté de l’humain, avec celle de la toute-puissance du langage comme manifestation du paternel ?

Quand ? Quatrième mardi du mois à 20h15 (en 2018 : 25.09., 23.10., 27.11 et en 2019 : 22.01, 26.02, 26.03, 23.04, 28.02et 25.06)

Où ? 26, Avenue de l’Aigle à 1150 Bruxelles

Contacts : Anne Verougstraete GSM 0478 304 609 – anne.verougstraete@skynet.be