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Penser l’ère des changements écosystémiques ouverte par les activités humaines implique de réfléchir aux ontologies qui sous-tendent les rapports de l’humain à ce qu’il est convenu de désigner comme environnement.
Les césures corps/esprit, nature/culture qui ont structuré l’ontologie “naturaliste” ont rendu possible la réduction marchande nécessaire à l’exploitation capitaliste, associée aux régimes d’oppression qui complètent l’emprise consumériste et managériale. Ces césures ont également influencé profondément les fondements de la psychanalyse, structurés par des oppositions binaires : réalité interne/réalité externe, Moi/non Moi, dualismes pulsionnels, objet/sujet, masculin/féminin, activité/passivité.
Les théories de la représentation (de chose et de mot) ont focalisé l’attention sur l’objet au détriment de ce dont il est issu, le fond non-différencié, et ont lié l’investissement psychique aux trajets pulsionnels et à la place de l’objet. Elles ont laissé dans l’ombre, avec le rejet de la phénoménologie, le champ du médial (l’atmosphère, les ambiances), ainsi que tout ce qui relève des dynamiques de gradients, de saturations, de pression, de flux, phénomènes caractérisant les fonctionnements non différenciés. Les concepts winnicottiens ont été soit subvertis (l’ “objet” transitionnel), soit ignorés (le “féminin pur” et le “masculin pur”), soit rejetés (la “mère-environnement”).
Penser l’ère des changements écosystémiques, penser l’exploitation et l’oppression, implique pour la psychanalyse, si elle souhaite s’y engager, de mettre au travail la dynamique entre le champ objectal et le champ de l’informe, et de se dégager des pensées dualistes pour penser le multiple, c’est à dire la complexité.
Jean-Paul Matot fera un exposé général des apports originaux de sa pensée, puis il poursuivra sa conférence en dialogue avec les participants du séminaire “Psychanalyse et environnement” et répondra ensuite aux questions de la salle.
Conférence du Vendredi
20h30
Château Malou, Allée Pierre Lévie 2, 1200 Woluwe-St-Lambert
Non-membres: 15 €; étudiants et demandeurs d’emploi: 5 €
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