Groupe de travail ”Malaise dans l’Ecole ?”

(in nederlands)

par Vincent Magos

Suite à la note de Johan De Groef,  “Malaise dans l’Ecole?” un groupe de travail se réunira dans chacune des langues.

Du côté francophone, il rassemble:

  • Les administrateurs : Agnès Bressolette – Jean Florence – Philippe Szafarz – Vincent Magos – Ria Walgraffe-Vanden Broucke
  • Les candidats-membres suivants: Anne-Sophie Alardin – Dominique Klopfert
  • Les participants suivants: Vinciane De Cupere – Celestina Fanara – Michel Lamart

Les réunions sont prévues les 1ier septembre, 6 octobre et 1ier décembre à 20h30 à Op Weule

Les textes de bases sont disponibles ici

  • L’Ecole Belge de Psychanalyse par Antoine Vergote, Source: Exposé du Président A. Vergote, réalisé en réponse aux questions posées à la réunion plénière le 28 juin 1972.
  • De notre référence à Freud et à Lacan par Jean Florence, Source: Communications-Mededelingen, 1992.
  • L’EBP aujourd’hui. Principes et positions par Lina Balestriere, Luc Dethier, Jean Florence, Philippe Goossens, Karel Lambers, Thierry Snoy et Fons Van Coillie, Source: Dossier préparatoire à Diaphora, Bruxelles, juin 2012, in Communications/Mededelingen 54/1, 2013.

Chacun est invité à réagir, envoyer un texte ou prendre contact avec un des membres du groupe de travail. Les contributions seront mises à disposition de tous ci-dessous.


Résumé des résumés

Pour une école ouverte au monde contemporain

Tant dans les thèmes que dans les modalités (conférences, séminaires), le public visé, l’École doit poursuivre  son ouverture aux interrogations en lien avec le social, le monde contemporain, le rapport au corps, le radicalisme, une société qui fatigue, qui modifie les méthodes de soins, de décision, qui fait la part belle aux chiffres… Comment être en dialogue avec d’autres méthodes (hypnose, pleine conscience…), des scientifiques?

Pour une école de psychanalyste plutôt qu’un institut de formation de psychothérapeutes

Le terme « école » doit être entendu au sens de Socrate, tel que proposé par les fondateurs ; c’est à dire un lieu d’éveil de la pensée, de partage et de transmission. Nous n’avons pas pour vocation de former à la psychothérapie et préférons pour cela suggérer de référer aux institutions spécifiques (3ième cycle UCL, IFISAM…) et prioritairement à celles où enseignent nos membres.

Pour une analyse laïque

L’École, défend bec et ongle cette option… dans les limites légales, mais aussi dans son combat actif contre les lois qui l’empêcheraient.

Pour des dénominations lisibles

Les différentes dénominations du gradus doivent être compréhensible par le grand public et ceux qui veulent nous consulter. Ce n’est particulièrement pas le cas pour la dénomination « candidat-membre »

Pour un accueil soigné

Si des améliorations ont déjà été faites (secrétaire des participants, réunion des participants), d’autres initiatives peuvent encore être pensées. Ceci doit également se traduire en termes d’amélioration de l’image pour ceux qui ne sont pas (encore) membre de l’Ecole.

Pour un Lacan vivant

Même si depuis le début de l’Ecole nous nous inspirons d’autres auteurs que Freud et Lacan, l’apport de ce dernier doit rester fondamental (et sans totemisation)

Pour une éthique relationnelle et une collégialité à responsabilité partagée

Nos différences, source de richesse, ont à s’exprimer mais ne peuvent déraper en attaques personnelles opposées à l’éthique psychanalytique et empêchant le travail commun. Ceci doit être évité grâce à un cadre suffisamment clair, la responsabilité de chacun dans ce qu’il dit, MAIS aussi une responsabilité de ceux qui en sont témoins.

Pour une décentralisation des responsabilités

Poursuivre/intensifier le fait que les administrateurs sont chargés d’un “domaine”, que des groupes de travail préparent la venue d’un conférencier, etc…

Pour un bilinguisme de désir et non de devoir

Une option confédérale dans laquelle

  • sont gérées de manière commune les aspects de politique intérieure (gradus, jury…) et extérieure (les lois)
  • chaque communauté organise sans traduction ses activités scientifiques (auxquelles bien entendu tout le monde est invité)
  • des lieux/moments communs (Hélécine, WE de juin) favorisent échanges et contacts sans qu’il soit nécessaire de traduire (modalités à préciser).
  • des moments de partage d’accès bilingue aisé (cfr film Rundskop ou la présentation de la maison de repos par Johan – Organiser la séance de rentrée au cours de laquelle, en alternance, chaque communauté accueillerait l’autre?)

PETIT MEMO A L’ISSUE DE LA REUNION DU 01/09/2016

Présents: Anne-Sophie Alardin, Agnès Bressolette, Vinciane De Cupere, Celestina Fanara, Dominique Klopfert, Michel Lamart, Vincent Magos, Philippe Szafarz, Ria Walgraffe-Vanden Broucke

Excusé: Jean Florence

Dans la mesure où la note (“Malaise dans l’Ecole?” L’EBP-BSP : l’avenir d’une illusion, l’illusion d’un avenir ? de Johan De Groef, 22/05/2016) a été diffusée et sert de base de travail, elle correspond sans doute à des interrogations partagées.

Certes, mais n’y a-t-il pas dramatisation? L’Ecole, par définition, n’est-elle pas lieu d’une réflexion permanente? Le ton de la note n’est-il pas alarmiste et accusatif? La question de l’identité doit toujours rester ouverte. Le regret quant au manque d’implication était déjà présent dans le texte fondateur.

Si l’on peut comprendre les niveaux du gradus, notamment à l’égard des modifications précédentes, les dénominations sont parfois problématiques et plus particulièrement celle de “candidat membre”. Comment trouver une dénomination qui soit stimulante pour l’engagement, ne soit pas handicapante vis à vis de patients potentiels, ni en infraction avec la nouvelle loi, ni en décalage par rapport  à notre spécificité psychanalytique? Quant à la liste des participants, n’y aurait-il pas lieu de réfléchir à la rendre publique? Mais n’y a-t-il pas aussi lieu de s’étonner que les participants ne pensent pas à la suite?

Si les différences font en sorte que certains préfèrent travailler avec l’un ou l’autre, parfois des attaques personnelles viennent empêcher le travail commun. C’est particulièrement dommageable si des collègues se voient disqualifiés, chose inacceptable dans l’éthique psychanalytique. Afin d’éviter ceci, il y a lieu de veiller à ce qu’il y ait un cadre suffisamment clair, une responsabilité de chacun dans ce qu’il dit, mais aussi une responsabilité de chacun dans ce qui est évoqué en groupe (même s’il n’est pas toujours simple d’arrêter une personne ayant une certaine prestance/reconnaissance).

Comment faire plus de place aux interrogations en lien avec le social, le monde contemporain, le rapport au corps, le radicalisme, une société qui fatigue, qui modifie les méthodes de soins, de décision, qui fait la part belle aux chiffres… Comment être en dialogue avec d’autres méthodes (hypnose, pleine conscience…), des scientifiques? En dialogue, c’est-à-dire en réelle acceptation de part et d’autre?

Quelque chose empêcherait-il que nous y travaillions plus ?

La question des langues provoque des empêchements dans la réalité mais aussi dans l’imaginaire et sert parfois de prétexte à d’autres conflits.

Des éléments historiques sont repris: les fondateurs étaient bilingues et faisaient autorité, le groupe des psychanalystes néerlandophones est devenu conséquent alors qu’il n’y en avait que peu au début, la référence à Freud et Lacan obligeait la connaissance du français, …

  • Au plan de la réalité, l’organisation est parfois difficile, il y a de réels empêchements (ex. un membre qui ne participe pas au jury car il ne comprend pas la langue qui y sera parlée). N’y a-t-il pas lieu de favoriser une option plus confédérale: des espaces où chacun peut travailler dans une seule langue tout en maintenant quelques moments de mise en commun.
  • Au plan de l’imaginaire – ou pas : le sentiment que les néerlandophones reprochent de plus en plus aux francophones de ne pas parler l’autre langue.

Mais encore:

  • Que devient notre référence à Lacan ?
  • La différence psychanalyse / psychothérapie
  • La spécificité de la formation du psychanalyste versus un enseignement plus organisé

Petit mémo à l’issue de la réunion du 6/10/2016

Présents : Anne-Sophie Alardin, Agnès Bressolette, Vinciane De Cupere, Celestina Fanara, Jean Florence, Dominique Klopfert, Michel Lamart, Vincent Magos, Philippe Szafarz, Ria Walgraffe

Après une brève présentation du mémo du groupe Malaise 1 néerlandophone, nous reprenons le cours de nos réflexions.

Réponse à une question posée lors de la réunion précédente : « l’idée de l’analyse institutionnelle, réalisée par un tiers extérieur à l’EBP » : ce n’est pas le mode opératoire pour ouvrir ces questions sur le malaise au sein de l’EBP-BPS. Notre mode de transmission implique la dimension du transfert. Un ”audit” ne peut pas mettre le doigt sur le refoulé.

Il y a plusieurs façons d’amener du tiers entre nous…

Nous poursuivons nos questionnements à partir du texte historique de Jeanne FAVRET-SAADA, texte posant des questions universelles sur la psychanalyse et ses lieux de transmission : « Excusez-moi, je ne faisais que passer », (Paris 22 mars 1977): http://www.oedipe.org/documents/favret

Se pose la question du cadre de la formation au sein de l’EBP : doit-on penser à un cadre plus précis/rigoureux/obligatoire pour les gens entrant au sein de l’EBP ? En termes de prérequis nécessaires, de lectures / formations en psychanalyse (ou autres domaines qui soutiennent la pensée). (cfr. loi sur la psychothérapie)

Nous insisterons sur le principe que pour faire naître le désir, il ne nous faut pas céder sur la question de la liberté de penser et de décider de l’autre, Participant ou Membre, mobilisant son propre désir au sein de l’Ecole (et de ses séminaires/conférences, proposés à tous). A chacun son propre parcours de formation, à son rythme d’évolution et de levée du refoulement ; il faut un temps d’évolution, de maturation personnelle pour ”comprendre”.

La psychanalyse doit être ouverte, c’est une éthique et elle doit pouvoir s’adresser au commun des mortels. (cfr séminaire ouvert, décentralisation EBP : présence ailleurs qu’à BXL…)

Petit rappel de l’histoire de l’Ecole Belge de Psychanalyse, et de la question de la formation des Participants et Membres : SCHOTTE et A. VERGOTE à l’Université (UCL/KUL, 63-64 ?) comme lieu véritable d’enseignement de la psychanalyse, (la psychanalyse est alors à la mode), l’Université comme sas d’entrée et circuit classique des futurs Membres de l’EBP/BSP avec ouverture importante aux candidats non-psychologues/psychiatres, et aux philosophes.

Nous pensons qu’il faut éviter les pièges d’Ecole de formation en terme de confusion identitaire (formateur=superviseur=évaluateur=contrôleur), Nous redirons qu’une Ecole de psychanalyse comme nous l’entendons ne donnera ni cours ni points. Il faut un enseignement de base , mais ce n’est pas à nous de faire du scolaire. Autre chose est de conduire des gens voulant entrer à l’EBP vers des troisièmes cycles universitaires, où nous avons d’ailleurs des formateurs Membres de l’EBP.

Nombreux s’accordent à dire qu’un travail de formation/maturation des gens entrant à l’EBP devrait pouvoir se discuter avec ces derniers tout au long de leur parcours (Participant -> Membre Candidat -> Membre effectif). Une personne propose que les participants soient également repris sur le site de l’Ecole.

  • Il restera à aborder la difficile question de l’analyse laïque (vu le texte de loi).
  • Question d’un Membre extérieur au groupe ‘Malaise’, à propos de l’envoi de patients au sein de l’EBP. Ces envois ont lieu. Mais la réalité, c’est que il est difficile de ne vivre que de l’analyse ! Devrait-on, comme la SBP, systématiser et organiser ce travail d’orientation des patients sous forme de tableau sur notre site internet (en interne) avec la mise en ligne de la disponibilité des Membres et de leurs spécialités ?
  • Enfin, à propos de l’image que l’EBP renvoie vers l’extérieur, nous devrions davantage nous soucier des réseaux sociaux (Facebook…), par exemple en les alimentant à partir de nos expériences personnelles proches ou moins proches de la psychanalyse (une pièce de théâtre vue par un Membre par exemple), expériences multiples qui parleraient de notre Ecole comme une Ecole vivante. (une fois l’identifiant du site de l’EBP/BSP, nous pouvons facilement poster nos articles/commentaires).

Petit mémo à l’issue de la réunion du 01/12/2016

Présents: Anne-Sophie Alardin, Agnès Bressolette, Vinciane De Cupere, Celestina Fanara, Jean Florence, Dominique Klopfert, Vincent Magos, Philippe Szafarz, Ria Walgraffe-Vanden Broucke

Excusé:  Michel Lamart

Concernant l’analyse laïque, il est rappelé que ce point cardinal ne prête pas à discussion au sein de l’Ecole, qui le défend bec et ongle… dans les limites légales. Un bref rappel est fait quant aux trois recours contre la loi MDB, ce dont les membres sont informés via la newsletter au rythme de ce qui peut être rendu public.

Certains reviennent sur les dénominations (abordées lors de la première séance). Une nouvelle proposition émerge:  en 4 niveaux (par exemple : participant, candidat membre, analyste praticien/adhérent après “x” années de pratique supervisée, analyste membre de l’école). Trois, c’est suffisant, estiment d’autres.

Il est rappelé que le gradus tel que modifié par la précédente réforme (plus particulièrement le passage de candidat-membre à membre) doit être évalué.

A propos de l’implication, certains estiment que cette question est de tout temps (déjà présente dans la note d’A Vergote en 1964), qu’il n’y a aucune raison de s’alarmer, qu’il suffit que l’Ecole soit “suffisamment bonne” . Depuis toujours il n’y a que 30% de personnes réellement actives. Tout le monde est surchargé de travail, s’impliquer dans l’institution ne peut être un sacerdoce.

Pour d’autres, certaines tâches concrètes (promotion des activités p.ex) sont insuffisamment menées. Si la question peut se régler concrètement en sous-traitant à un secrétariat par exemple, cela vient néanmoins signer un manque de partage et  d’investissement.

Si les activités fonctionnent bien, cela augmente l’envie de s’investir.

Quelques propositions concrètes:

  • Être plus clair sur le site quant au niveau d’accessibilité des conférences, séminaires…
  • Indiquer que des membres de l’École sont disponibles pour toute question sur l’organisation (ou toute autre interrogation) à quiconque envisagerait de rejoindre l’école  (entretien gratuit)
  • Améliorer l’image
  • Poursuivre/intensifier le fait que les administrateurs sont chargés d’un “domaine”
  • Prévoir au moins une fois l’an une réunion d’accueil conviviale des nouveaux participants (comme cela a déjà eu lieu)

A propos de la belgitude, si certains estiment qu’il ne faut rien changer, plusieurs évoquent les lourdeurs. Rencontrer la langue de l’autre ne peut être un devoir, une obligation tandis que soutenir un “bilinguisme de désir” permet à chacun d’aller vers les activités, collègues qu’il souhaite.

L’indispensable vivacité des échanges et notre langue propre n’est pas possible avec un traducteur.

Cette question ne peut plus être un tabou. Dans une version confédérale, il pourrait être prévu :

  • des positions communes sur des points essentiels (jury, législation p.ex.)
  • les activités, sans traduction
  • des lieux/moments communs (Hélécine, WE de juin) sont à maintenir; ils peuvent favoriser échanges et contacts sans qu’il soit nécessaire de traduire (modalités à préciser).
  • Des moments de partage tels le film Rundskop ou la présentation de la maison de repos par Johan ont été appréciés (Organiser la séance de rentrée au cours de laquelle, en alternance, chaque communauté accueillerait l’autre ?)

Une scission serait dommage, il n’est pas nécessaire de dissoudre l’asbl et d’en créer deux autres, les statuts peuvent être adaptés avec, par exemple, un CA composé de 2 chambres, 2 présidents, un bureau commun pour certaines matières.

Notre rapport à Lacan: Même si depuis le début de l’Ecole nous nous inspirons d’autres auteurs que Freud et Lacan, ce dernier reste très important et il n’y a pas lieu ni d’en être gêné, ni d’ironiser. A la différence d’autres groupements, nous sommes attentifs à savoir en parler dans un langage commun (banal), sans nous réfugier dans les citations assénées (mais vidées aussi)