L’entrée dans le monde numérique et l’omniprésence de toutes sortes de dispositifs se sont produites plus rapidement que nous ne pouvions l’imaginer. La psychanalyse entretient une relation ambivalente avec ce phénomène, mais elle ne peut pas non plus l’éviter. L’e-santé ne deviendra pas immédiatement la voie de la psychanalyse, mais réfléchir aux effets de la numérisation sur la structuration du psychisme et de la relation intersubjective semble plus que jamais nécessaire. De même que la question de son entrée dans l’espace de consultation et de sa modification.
Les enfants grandissent dans un monde où l’on n’est plus jamais seul et où, en même temps, on n’a jamais été aussi seul, où la solitude s’épanouit et où des phénomènes comme l’hikikomori en montrent les conséquences amplifiées. Dans cette conférence je souhaite explorer, à partir de la psychanalyse, quelques pistes sur la façon de penser l’impact du monde numérique omniprésent sur un psychisme en évolution. De ‘l’image inconsciente du corps’ de Dolto à la ‘capacité à être seul’ de Winnicott, en passant par la sexualité naissante à l’adolescence, le désir et la relation incarnée à l’autre… De nombreuses pistes pour tenter de comprendre les inconvénients, ou faut-il aussi laisser de la place pour les possibilités ?
Personalia : Reitske Meganck, est maître de conférences au département Psychanalyse et Consultation psychologique à l’UGent et psychothérapeute psychanalytique indépendante.
Traduction française disponible sur place