Accéder au contenu principal

2025-2026: Séminaire sur le traumatisme

Séminaire sur le traumatisme, Ecole Belge de Psychanalyse

Il s'agit d'un séminaire qui vient en complément plus ouvert de celui sur Ferenczi,  l'un et l'autre pouvant être suivis séparément.

Le traumatisme psychique, le psychotraumatisme, l’état de stress post-traumatique, colle à l’actualité depuis maintenant une dizaine d’années, les méthodes de prise en charge se révèlent chaque année, se vantant de leurs efficacités. La psychanalyse serait pour certains mise hors-jeu de la prise en charge du psychotraumatisme, pourtant elle est toujours vivante et rappelle que le traumatisme fait partie de sa genèse, de son histoire, et qu’elle s’intéresse à sa thérapeutique depuis les premiers temps. C’est aussi ce qu’elle doit peut-être quelque fois se rappeler à elle-même.

La rencontre avec le traumatisme destructeur des aménagements psychiques (différents de traumatismes structurants suivant la psychanalyse tels que le traumatisme de la naissance, de l’accès à la parole, de la séduction généralisée, de la castration…) peut impacter aussi bien le thérapeute que le patient, particulièrement dans le cas de reviviscences en séance de vécus traumatiques, mais pas seulement.  Cela fait une quinzaine d’années que cette distinction entre traumatismes structurants et destructeurs a été reprise par certains auteurs, mais si cette distinction est importante, elle ne suffit pas pour réfléchir à la prise en charge du psychotraumatisme.

Le traumatisme n’est pas qu’une histoire de deux termes : un sujet et une effraction, mais de trois : Sujet, effraction et environnement, ce que toute quête de reconnaissance met en exergue, et comme le souligna Sandor Ferenczi, le désaveu et le déni de l’environnement majorent le traumatisme, vers une inscription de ce qui est aigu vers le chronique. La séance psychanalytique, dans ses dimensions transféro-contre transférentielles nous propose une remise en jeu du rôle de l’environnement,  en regard des enjeux d’intégration, de symbolisation et de transformation du brut traumatique Clivé (dans le sens de dissociation péritraumatique), enkysté, enclavé, crypte, etc. Ce qui nous amènera à retrouver Sandor Ferenczi, Jean Laplanche, mais pas seulement.

Les relations transféro-contre transférentielles mettent en scène le refoulé comme le clivé, différemment. En ces temps de clivage entre approches centrées sur la dissociation structurelle et d’autres plus concernées par les formations de l’inconscient, il semble important de ne pas se limiter à la dissociation transitoire ou structurelle, à l’auto-clivage narcissique selon Ferenczi, ou bien aux seules formations de l’inconscient compromis entre désir et défense, mais aux deux champs, à leur possible articulation et si possible réfléchir à leur prise en charge. Nous aurons donc l’occasion d’explorer des auteurs peu connus en Europe, mais référentiels, qui se sont concentrés sur le tiers analytique, le champ, les intersubjectivistes,  par exemple … psychanalystes qui ont cherché à prendre en compte les deux champs, celui du clivé traumatique, et celui du refoulé psychosexuel. Le propos du séminaire sera aussi de proposer d’autres avancées clinico-théoriques, en articulation avec différentes compréhensions, qu’elles soient attachementistes, neuroscientifiques ou autres.

Tigran Tovmassian